1930487_428_9648972_800x400.jpgLes classes de 3e A et B planchent ces jours-ci sur un projet scolaire autant instructif que ludique et créatif. Encadrés par trois animatrices de l’association Nouvelles traverses et par Léa Dubreuilh, géographe urbaniste, les élèves doivent appréhender le paysage ambiant de façon suggestive, faisant appel à leur sens de l’observation.

Ce projet rend les élèves acteurs de la reproduction matérielle de leur propre sensibilité. Le support de leur travail est constitué de deux maquettes, l’une en terre, l’autre en carton. Il s’agit de reproduire sur celles-ci et de façon complémentaire la matérialisation de leurs observations selon leur propre perception.

Les domaines des couleurs et des sons ont été explorés pour cet exercice. La zone de travail a été définie par Léa Dubreuilh, la géographe. « J’ai choisi le site de l’abbaye car c’est un lieu mythique et particulièrement adapté à notre projet, explique-t-elle. Il s’agit pour les élèves de réfléchir sur l’évolution du paysage avant l’abbaye, durant la vie de l’abbaye et après l’abbaye quand elle n’est plus que ruine. »

Sciences et sensibilité

C’est Marion Isaert qui anime l’atelier couleur. Autour d’elle, les élèves, pinceau en main doivent retrouver par des mélanges de peinture les nuances préalablement définies sur les palettes de référence afin de les reporter en lieu et place sur la maquette représentant le site. S’y ajoutent des constructions en terre glaise, peintes dans la couleur appropriée à l’urbanisme. « L’idée, c’est de travailler les couleurs à la fois de façon scientifique et en collant à la sensibilité de chacun », explique l’animatrice.

Dans un autre atelier, Sandie Vendomme s’affaire avec un groupe d’élèves à matérialiser sur une maquette cartonnée en relief les sons enregistrés sur le site de l’abbaye que les élèves ont ensuite dessinés selon leur propre ressenti.

« Ce travail reste bien sûr très suggestif pour les élèves et les incite à laisser libre cours à leur imagination sans perdre de vue pour autant la consigne qui leur est fixée », explique Sandie Vendomme. En fait, ce qu’on demande aux élèves, c’est de graver les sons qu’ils ont perçus tels qu’ils étaient retranscrits dans les écritures primitives. « Ils ont bien compris que c’est l’air qui véhicule les sons et que c’est l’atmosphère qui entoure notre planète qui permet de les percevoir », ajoute l’animatrice.

Exposition en mairie

La complémentarité des ateliers forme sur la maquette une fidèle reproduction du paysage telle qu’un artiste la concevrait. Le travail des élèves doit être exposé ensuite en mairie à leur plus grande fierté.

Youness Ayat, un des élèves, se montre très impliqué dans ce projet. « Ce projet nous sensibilise au paysage et c’est pour nous surtout une autre façon d’apprendre pour laquelle je me sens encore plus réceptif, dit-il. Nous sommes acteurs de ce que nous créons et cela motive encore davantage.